Trois questions à

Le dépassement global, ou le principe de la planète à crédit

Selon l'ONG Global Footprint Network, l'humanité a consommé à partir de ce lundi 8 août tout ce que la Terre produit pour cette année. Sebastian Winkler, vice-président de l'ONG américaine, revient sur ce que l'on appelle «le jour du dépassement global».
par Estelle Pattée
publié le 8 août 2016 à 19h43

Sebastian Winkler, vice-président de l'ONG américaine Global Footprint Network explique ce qu'est le «Earth Overshoot Day» (le «Jour du dépassement global»).

Que signifie le jour du Dépassement global ? 

Cela veut dire que nous avons déjà consommé tout ce que la Terre produit a pour cette année. On consomme 1,6 planète au lieu d’une planète. On prend en compte les ressources renouvelables, d’un côté la biocapacité, c’est-à-dire ce qui est renouvelé chaque année, comme les poissons, les denrées alimentaires et les pâturages pour la viande. De l’autre côté, on calcule l’empreinte écologique, c’est ce qui est consommé, construit ou émis dans l’atmosphère. Les émissions de carbone représentent aujourd’hui 60% de l’empreinte écologique. Elles doivent être réduites à zéro d’ici 2050 pour ne pas entrer dans un changement climatique critique.

Ce jour arrive-t-il de plus en plus tôt ?

Nous sommes entrés depuis les années 70 dans une phase de dépassement. En 1970, la journée globale de dépassement était le 23 décembre. Aujourd’hui, c’est le 8 août. Cela veut dire que nous sommes en train de vivre à crédit. Mais la bonne nouvelle, c’est que ce jour arrive moins vite depuis les cinq dernières années.

Quelles sont les solutions ? 

Il y a des moyens de repousser cette date en changeant notre manière de consommer et en réduisant les émissions de Co2. Cela commence au niveau individuel, jusqu’à l’entreprise, la région et la nation. On a par exemple un calculateur sur notre site pour que chaque citoyen voit où il peut faire des efforts.

L’accord de Paris nous conduit dans la bonne direction. Il y a des exemples, comme le Costa Rica, où les énergies renouvelables ont alimenté 97% de la demande électrique. Mais il y a un manque de volonté politique et il nous faut des efforts beaucoup plus considérables pour mettre en œuvre ces engagements. Là aussi, l’individu peut aider à mettre la pression sur les élus.

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique

Les plus lus