La réserve mondiale de semences de l'archipel du Svalbard, à mi-chemin entre la Norvège et le Pôle Nord, a été conçue en 2006 pour protéger des catastrophes les graines de toutes les cultures vivrières de la planète. Creusée dans le flanc d'une montagne, à 120 mètres de profondeur, elle a, ironie du sort, été victime du réchauffement climatique. La hausse des températures a provoqué une fonte du permafrost naturel, censée rester gelé toute l'année, provoquant des inondations dans le hall d'entrée de quinze mètres de long. «L'Arctique et surtout Svalbard se réchauffent plus vite que le reste du monde, a expliqué Ketil Isaksen, de l'Institut météorologique norvégien, au journal Dagbladet, repris par The Guardian. Le climat change radicalement et nous sommes tous étonnés de la rapidité avec laquelle cela se passe.»
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Les responsables de ce projet international se veulent rassurants : les millions de graines -de riz, de maïs, de pommes de terre, de blé, etc.- stockées dans l'enceinte n'ont pas été touchées par les infiltrations d'eau. Mais cet incident pose la question de la conservation de ce stock mondial. «Il ne fait aucun doute que le permafrost se maintiendra dans la montagne où sont situées les graines. Mais nous ne nous attendions pas à ce qu'il fonde autour du tunnel», a déclaré à l'agence de presse Reuters Marie Haga, responsable de la Crop Trust, qui travaille avec la Norvège pour organiser la réserve. Des mesures de prévention ont d'ores et déjà été adoptées. La société de construction Statsbygg a retiré l'équipement électrique à l'entrée, source de chaleur. Des murs imperméables à l'intérieur et des fossés à l'extérieur pour canaliser l'eau vont être construits. Le nombre de visiteurs sera également réduit pour limiter la chaleur corporelle humaine à l'intérieur du site.
[DSS, for the Norwegian Ministry of Agriculture and Food]