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Accueil du site > Actualités > Economie > Où sont les improductifs ?

Où sont les improductifs ?

Il y a 30 ans, dans un service ou un atelier, pour une quinzaine d’ouvriers, de salariés ou d’employés vous aviez un chef d’équipe, lui même chapeauté par un contremaitre, qui chapeautait 3 ou 4 services avec l’aide d’un assistant et d’une secrétaire. C’est à dire que pour 45 à 60 personnes qui travaillaient et produisaient réellement de la « richesse » il y avait 5 a 6 personnes pour manager, organiser, contrôler. Les rapports entre les salariés et les chefs d’équipe étaient rapides et simplifiés, comme les rapports entre les chefs d’équipes et le contremaitre. Les réunions entre ces intervenants étaient régulières et concrètes.

Aujourd’hui on a l’impression que le nombre de ceux qui produisent réellement les richesses a chuté, alors que les chefs, sous chefs, contremaitres, directeurs techniques, ou de communication, directeurs transversaux ou longitudinaux a explosé. Concrètement, s’il y avait 1 personne non productive pour 10 productives, maintenant il y a 4 personnes non productives pour 10 productives. Les réunions sont de plus en plus nombreuses et débouchent de moins en moins sur du concret, si ce n’est pour définir la date de la prochaine réunion.

C’est en allongeant les chaines de commandement que l’on crée des divisions, que l’on cloisonne les individus et dilue les responsabilités. Parmi toute cette hiérarchie certains ne sont pas dupes et savent qu’ils ne servent pas à grand-chose, mais si le système s’écroule, que vont-ils devenir ? Comme disait Mirabeau : « il est difficile de corrompre quelqu’un qui ne vous doit rien », et ces nouveaux « postes » font partie des garants du système, ils profitent de ce que le système consent à leur laisser, et en contrepartie ils courbent l’échine : pas de critiques, pas de grèves et ils servent de relais à l’exploitation capitaliste. Ils doivent tout au système donc ils sont prêts à le protéger et à détourner leur frustration sur d’autres ! Ils font partie d’une nouvelle race de vassaux, qui obéissent aux ordres, et même si parfois certains d’entre eux sont victimes de ce système, la peur leur fait détourner les yeux, et semblables au garde chiourme qui passent parmi les galériens, ils font augmenter les cadences de la productivité pour plaire à leur supérieur ! Ils font leur travail parfois la peur au ventre, car malgré leur air supérieur, ils craignent qu’un jour le capitaine du navire ne les enchaine à leur tour sur le banc à coté des galériens dont ils n’ont su obtenir le maximum !

L’effet de cascade se produit aussi sur les salariés de petites entreprises qui travaillent pour de gros groupes, car pour augmenter productivité et compétitivité, les donneurs d’ordres pressurisent la sous traitance. Le système prospère sur l’acceptation de classes supérieures et par la même, la soumission et l’autoritarisme. Le capitalisme défend le système marchand tel qu’il est, car c’est à l’ombre de toute une hiérarchie relayée par des petits chefs qu’il est demandé à l’ouvrier de collaborer à sa propre soumission. Les capitalistes ont bien compris que les entreprises deviennent des zones de non droit. Dans une entreprise, l’ouvrier est soumis et toute rébellion est sanctionnée par le licenciement et l’exclusion. Cette peur fait accepter toutes les régressions ! Ce sont les petites renonciations journalières et l’acceptation de petites brimades quotidiennes qui pérennisent le système !

La fonction publique n’est pas épargnée par ce phénomène. Pour créer des postes d’encadrants de catégorie A, (Directeurs horizontaux, longitudinaux ou transversaux), on supprime des postes d’employés de catégories C (les petites mains qui font tourner le système). Ensuite les usagers sont confrontés aux files d’attentes dans les services publics ainsi qu’à la détérioration de ces mêmes services. Alors pour remédier à ces problèmes ont recrute des supers fonctionnaires hors catégorie, en espérant qu’ils apportent des solutions, et comme ces supers fonctionnaires sont en général super bien payés, pour les rémunérer on supprime encore des emplois de catégories C et on dégrade un peu plus le système : c’est le serpent qui se mord la queue ! Au final il ne restera que des super fonctionnaires qui disserteront entre eux et qui feront faire le travail par des entreprises privées qui allongeront encore leur chaine de commandement et hiérarchique afin de superviser tout le monde et maintenir en place le système. Bienvenue dans le futur ! Well, 1984, oksley, le monde parfait… vous connaissez ? On y va droit dedans avec en primes des améliorations auxquelles je n’ose pas penser !

Sur Conscience Citoyenne Responsable

http://2ccr.unblog.fr/2013/01/31/organisation-du-travail/

Lire également : POUR UN SALAIRE A VIE


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40 réactions à cet article    


  • Deneb Deneb 6 février 2013 09:34

    c’est un système que l’on a hérité du communisme : j’ai vécu dans ma jeunesse sous le socialisme triomphant, l’Etat experimentait un nouveau système hyper-démocratique (!) : l’autogestion généralisé : dans la pratique ça se traduisait par la reunionite généralisé ; plus personne à la production, on passaient son temps aux réunions diverses. 90% des travailleurs avaient des fonctions politiques qui leur donnaient une bonne excuse pour ne pas travailler. Je suis assez étonné que le capitalisme décadent a laissé s’installer ce genre de pratique, mais la monetocratie actuelle ressemble paradoxalement de plus en plus à la feu Yougoslavie autogérée.


    • Inquiet 6 février 2013 10:47

      Je ne veux pas lancer un débat ici, mais il n’est pas inutile de préciser qu’il y a une différence considérable entre le communisme théorique marxiste et la perversion qu’en a fait Staline.


      Même si personnellement je n’adhère pas complètement aux théories marxistes, il faut avoir l’honnêteté intellectuelle de faire la part des choses entre 2 systèmes qui n’ont rien à voir quand à leurs objectifs : 
      - une amélioration souhaitée (utopique ou pas là n’est pas la question) de la condition humaine de la part du marxisme des origines
      - une main mise de la nomenclatura du parti « communiste » sur la vie des citoyens

      -----------------------------

      Ceci étant précisé, là où je vous rejoint complément c’est sur la similitude qu’il peut y avoir entre le modèle soviétique et le capitalisme financier :
      l’outil de production n’est plus un outil d’utilité publique mais un outil d’accumulation de richesses personnelles et ciblées.
      Il devient donc évidemment urgent de casser les reins à ceux qui pourraient révéler l’incohérence du système par une pression accrue des outils dits « de méthode ».

      Je conclurai mon propos par une phrase que mon père m’a dite il y a peu :
      « si Bernard Arnault avait vécu en Union Soviétique il aurait été membre permanent du parti communiste »
      Une manière de dire que quelqu’un qui aime l’argent et le pouvoir à ses seuls fins, est peu regardant sur la manière de procéder pour y arriver.


    • Deneb Deneb 6 février 2013 11:34

      Sauf que le marxisme, une théorie économique du 19ème siècle, a été largement utilisé dans le monde occidental, et le système qui y a prévalu au 2ème moitié du 20ème siècle s’est énormément inspiré du Marx. Il n’y a qu’à voir la vie d’un ouvrier en occident comparée à la vie d’un ouvrier dans un régime du socialisme triomphant : il n’y a pas photo. Mais l’économie n’est pas une science exacte, elle évolue au gré du temps. Je pense qu’à l’ère de l’internet, où toutes les structures d’avant tombent les unes après les autres, le marxisme fait parti du lot. Marx parle de la propriété sur les biens de production : aujourd’hui la notion de propriété est singulièrement malmenée avec l’amalgame entre la propriété matérielle et intellectuelle. Tandis que le bien de production de base devient le smartphone que (presque) tout le monde possède et dont le prix va chuter de manière spectaculaire dans les prochaines années. Je dirai même que ceux, qui utilisent encore les théories de Marx, ce sont les banquiers et les financiers. Bref, c’est le capitalisme qui a profité du marxisme bien d’avantage que ceux qui s’en réclamaient et aujourd’hui, 20 ans après l’URSS, c’est justement ce marxisme absorbé qui pose problème.


    • taktak 6 février 2013 12:06

      ou voir la vie d’un ouvrier ou d’un paysans dans les pays du tiers monde qui font partis de l’économie capitaliste...

      D’un stricte point de vu économique, le résultat des pays de l’est ou de cuba par exemple n’ont rien de honteux au vu des conditions particulières de leurs développement (embargo sur Cuba et sous-développement total à l’origine, guerre civile entretenues par les puissances occidentales, puis seconde guerre mondiale - 20 millions de morts et destruction - provoquant des destructions et pertes sans comparaison avec celles des USA, puis guerre froides).


    • Deneb Deneb 6 février 2013 12:15

      Tiens, la quasi-absence de l’internet à Cuba, c’est bien-sûr la faute à l’embargo ? Ne serait-ce pas plutôt le régime qui a affreusement peur que l’on met en évidence leurs magouilles pour garder le pouvoir au détriment du niveau de vie des citoyens ?


    • taktak 6 février 2013 15:07

      @ Deneb  : vous auriez mieux fait de vous taire. Votre anti communisme primaire vous fait dire des sottises.

      Sur cuba et internet, c’est l’embargo américain principalement qui complique l’utilisation d’internet. Jusqu’à très recemment, cuba était obligé de passer par des liaisons satellites prohibitive :

      http://www.reseaux-telecoms.net/actualites/lire-cuba-ameliore-sa-liaison-internet-malgre-l-embargo-americain-25555.html

      Edition du 21/01/2013 - par Serge Leblal avec IDG News Service

      La semaine dernière, Cuba a activé son câble Internet sous-marin, mais seulement pour une circulation à sens unique selon le cabinet d’études Renesys.

      Jusqu’à présent le trafic Internet à Cuba était assuré via des connexions satellites avec un débit limité et des temps de latences importants. La mise en chantier en 2007 d’un câble sous-marin en fibre optique reliant Cuba et le Venezuela était censée désenclaver l’île toujours soumise à l’embargo des États-Unis. Et selon le cabinet d’études Renesys, qui suit les tables de routage dans le monde, le trafic Internet est aujourd’hui plus fluide à Cuba. Le câble sous-marin serait enfin entré en service. La société espagnole Telefónica a commencé l’acheminement du trafic Internet pour le compte de la société d’État cubaine de télécommunications, l’Empresa de Telecomunicaciones de Cuba SA (ETECSA) assure un des ingénieurs de Renesys, Doug Madory, sur son blog professionnel.


    • Deneb Deneb 6 février 2013 18:14

      L’embargo américain est, certes, une des raisons, mais loin d’être la principale. Il faut arrêter la propagande. Comme le dit Wikipedia, c’est bien la peur de la liberté d’expression qui fait qu’internet est quasi inexistant sur l’île.


    • LES PLUS GROS IMPRODUCTFS SONT NOS ELUS (650000..) COUT QUELQUES
       MILLIARDS..... avec leurs retraites « chapeau » régime spécial DE FAVEUR

      il y en a 10 fois trop surtout chez les sénateurs....députés...conseillers régionaux et généraux

      de plus nos DEPUTES SONT DES LOBBYISTES.......

      et comme on voit les députés UMP se comporter comme des PORCS a l’assemblée IL EST TEMPS DE SEVIR ET VITE

      MME TAUBIRA ET MR BARTOLONE DOIVENT POURSUIVRE ET FAIRE VIRER LES GENS COMME JACOB...OLIER...LE FUR...HETZEL (67) POUR INSULTES AUX CITOYENS FRANCAIS HOMOPHOBES.................sinon ils leurs mettront « l’étoile rose »

      leur attitude pendant le "débat...mariage pour tous EST INADMISSIBLE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!


    • 4 improductifs « chefs » sur 10..."C’EST UN BON CHIFFRE


    • simir simir 7 février 2013 06:48

      @ deneb

      L’absence d’internet à Cuba oui c’est la faute à l’embargo.
       On ne fait pas d’internet sans pouvoir se raccordes à des serveurs de part le monde et demande avait été faite aux E U de se raccorder sur la fibre optique qui passe au large des côtes. Cette demande essuya un refus. 
      L’internet par satellite étant hors de prix la situation aurait pu en rester là sans le Vénézuela qui est en train de poser une fibre. Donc ça va venir et les ordinateurs sont en vente libre .
      Deneb ou comment « politiser » une raison purement technique 

    • simir simir 7 février 2013 06:58

      Oui Deneb, rien à voir la vie d’un ouvrier dans une démocratie populaire avant 1989 et sa vie d’aujourd’hui.

      Avant 1989 il bossait aux chantiers navals de Gdansk par exemple. Aujourd’hui il pointe au chômage.
      Mes beaux parents ouvriers retraités chez Skoda ne gagnent pas plus ,rapporté au coût de la vie qu’avant. En plus les cadences ne sont pas les mêmes non plus et l’on ne peut plus se permettre de prendre une journée sans justificatif quand on ne se sent pas bien par exemple.
      Avant mes beaux parents allaient en vacance en Bulgarie ou en URSS c’était tout à fait bon marché. De même en hiver c’était les sports d’hiver à Harrachov (mon épouse sait skier alors que moi je n’ai jamais connu cela,mes parents n’auraient jamais pu se permettre de nous enmenner aux sports d’hiver.)
      Maintenant fini tout cela, leurs seuls vacances c’est pour venir chez moi car cela ne leur coûte que le transport.
      Tout ceci expliquant les bons scores réalisés par les parti communistes aux dernières élections

    • Deneb Deneb 7 février 2013 08:11

      Tiens, voilà le résultat stylométrique : simir = deviez qui !


    • Olivier Perriet Olivier Perriet 6 février 2013 11:11

      oui, disons que dans la fonction publique, les catégories C sont largement sous payées puisqu’ils font souvent le même boulot que des catégories B (les postes d’exécution de tâches standardisées ne sont plus légion)


      • @PERRIET TOUT A FAIT JUSTE et les categories A LES PRENNENT POUR DES LARBINS.....

        quand aux civils toujours jaloux qui ne font que très rarement grève....ils bénéficient des acquis des fonctionnaires a chaque grève


      • taktak 6 février 2013 11:51

        Je crois que le système vise surtout à briser les visions collectives pouvant déboucher sur une prise de conscience de l’exploitation de la majorité par une minorité.
        Il s’agit donc de faire croire à tous qu’il fait partie de « la classe moyenne », qu’il n’est pas employés ou ouvrier mais « cadre moyen/intermédiaire » ou encore mieux prestataire indépendant et autonome (les auto entrepreneurs). Le management ne se définit alors plus par la définition d’objectif de production collectif mais par des objectifs individuels accompagnés de rémunération individualisé (prétendument au mérite) brisant les solidarité.
        Effectivement l’individualisation a pour effet également de briser l’indispensable dimension collective du travail qui est indispensable à son efficacité. N’oublions pas que le but n’est pas l’efficacité et le travail bien fait dans les règles de l’art mais l’extraction du profit

        Votre exemple sur la fonction publique n’est pas bon. Certes on réduit les catégorie C, mais dans le même temps on paupérise les catégories B et A qui se retrouvent à effectuer les taches qui étaient confié à l’échelon subalterne... Etre fonctionaire de catégorie A c’est être un fantassin de base (infirmière, instif, prof etc....). Dans le privé c’est la même chose ou commerciaux, agents de maitrise etc. demeurent des fantassins de bases. Ne confondons pas le discours marketing des patrons avec la réalité.

        Il faut en priorité lutter contre l’individualisme que tentent d’imposer les nouvelles méthodes de management.
        Quant j’entend Lebranchue ministre soit disant de gauche, dire qu’elle est pour les rémunérations aux mérites et contre les mesures salariales collectives, je crois qu’il y a un combat de taille à mener.


        • jef88 jef88 6 février 2013 12:17

          Post très intéressant !
          Pour compléter :
          En 1965 je calculais des « prix de revient » dans une société de 5 usines et 2500 personnes.
          Le coût de la structure est passé de 15 à 16% !
          Ce fut un scandale : 6 mois après il était redescendu......
          Jusqu’en 2005, entre autres choses j’ai fait faire des « prix de revient » pour un boite de 20 personnes structure = 35%
          entre 400 et 600 personnes (la variable étant le coût du bureau d’études) structure entre 45 et 55%.

          Autre exemple en 1972, j’étais responsable de production. Tout le travail de gestion , sur papier était fait par 3 personnes avec 250 ouvrières.
          en 1994 je suis passé par la, en touriste !
          48 ouvrières et 10 personnes à la gestion, tout était informatisé !

          ALORS ! la productivité des ateliers est bonne mais la bureaucratie nous emméne au fond du trou ....


          • easy easy 6 février 2013 13:17

            Ce coin du Monde est celui où il y a eu le plus de gens gagnant leur vie en vendant leur parole, en écrivant leur évangile.
            Ancien ou nouveau régime n’ont rien changé à ce parolisme sinon en le popularisant 

            Ce que vous soulignez ici est vrai pour tous les secteurs qui font notre PIB mais c’est tout de même à nuancer par secteur

            J’essaye ici de les placer dans l’ordre en partant du secteur où l’on se gargarise le moins de mots 
            Agriculture, élevage, pêche, industries primaires, géologie, artisanat, armée, services, petit commerce, tourisme, enseignement, santé, industries secondaires, secteur tertiaires, économie, histoire, droit, théâtre, art, politique, sociologie, psychologie, métaphysique, littérature, media 



            Cette tendance à vendre sa parole s’est tellement développée que certains arrivent à encaisser le prix d’une grosse maison en parlant pendant une heure.

            Le fait de tenir le micro, revient certes à vendre sa parole d’or mais aussi à prendre la main sur la morale, à devenir prescripteur de morale

            Or, au tout début de l’échelle des prescripteurs de morale, se situaient autrefois les curés, les précepteurs, les professeurs
            De nos jours, parce que chacun tient à tenir le micro, les parents se retrouvent nettement prescripteurs auprès de leurs enfants et chaque conjoint tient aussi à devenir prescripteur de son conjoint. De nos jours les conjoints se font la morale, s’accusent de perversion et filent direct au procès.


            Ça fait que les homos qui ont pourtant gagné en légitimité d’existence ne se sont pas vus devenir, en même temps que les autres, des prescripteurs de morale (Alors qu’ils ont été des prescripteurs de sensibilité artistique).
            Il leur fallait donc devenir des parents.




            On parle beaucoup de compétition d’image. 
            Mais en quoi consiste cette image ?
            Pour les belles femmes il s’agira carrément d’image physique
            Mais pour les hommes et les femmes non spécialement belles, donc pour la plupart des gens, l’image est à conquérir et c’est celle de prescripteur de morale.

            Les psys sont prescripteurs de morale en cabinet. Ça ne leur suffit pas et ils sont maintenant très nombreux à vouloir médiatiser leur fonction prescriptrice. On les voit débouler sur les plateaux, sur les fora, écrire leur évangile personnel. Mais il est hors de question qu’ils avouent procéder de morale. Non, non, ils ne jugent surtout pas. Tu parles, depuis 150 ans ils ont fourni au contraire tous les instruments possibles et imaginables pour que chacun puisse juger l’autre, y compris entre conjoints.

            L’effondrement de l’autorité religieuse qui tenait le monopole de la morale jusqu’en 1800, a vu fleurir des millions de spécialistes aux allures scientifiques mais qui n’ont jamais rien fait d’autre que d’offrir de nouveaux critères de jugement moral. Les psys remplacent les curés et sont même devenus des auxiliaires de Justice. 

            Même les chanteurs ont versé dans ce registre. Les chansons d’autrefois établissaient plutôt les passions amoureuses, les états d’âme troublée. Puis celles de Brassens Cohen ont introduit la morale et le rappeur ne prescrit plus qu’une morale. Dito pour la chanson des restos du coeur. Alors que Bourvil n’était pas un prescripteur de morale, tous nos comiques le sont devenus. Il en est surgi la bien pensance.

            Plus de la moitié des papiers d’Avox sont pondus par des gens en posture de prescripteur de morale.

            De cet éparpillement populiste des prescripteurs et puisqu’une ancienne pute est désormais aussi prescriptrice de morale qu’un politique, qu’un journaliste, qu’un couturier, qu’un publiciste, qu’une chambrière ou qu’un psy, il en résulte une impression commune qu’il n’y a plus de morale.
            Quand chacun braille son évangile, il en ressort un brouet. 




            Peut-être trouverez-vous que j’ai trop digressé mais il me semble bien que c’est cela qui provoque le phénomène que vous avez décrit (Sans nous prescrire de morale).

            Votre papier est des rares qui soulignent un fait (que chacun peut voir ou vérifier) sans vendre pour autant des arguments de morale. 

            (Alors qu’un psy qui pond un papier racontant qu’il est normal qu’un bébé se tripote/ne se tripote pas ou qui explique la perversion ou le sentiment d’appropriation, vend un argument de morale. Alors qu’un prof qui nous raconte que ses élèves sont beurk/bravo nous vend un argument de morale. Alors qu’un journaleux qui nous raconte que les Bilderberg sont vilains, que WTC est un complot, que Serval c’est intéressé, nous vend un argument de morale)

            Je ne trouve pas dommage que le moralisme soit devenu le lot de tous. Je trouve seulement qu’il faut réaliser cette dispersion afin de s’expliquer cette impression de perte de sens.

            Je pense qu’il n’y a pas de solution. Plus personne n’acceptera de ne pas saisir un des milliards de microphones. Plus personne n’acceptera de se taire, de laisser le monopole de l’évangélisation à une seule personne ou à une oligarchie. 
            Je n’ai aucune idée où va nous mener cette tendance chacunparoliste qu’Internet amplifie et que n’avait pas du tout prévu Orwell. 


            • Parlez moi d'amour Parlez moi d’amour 6 février 2013 20:44

              Je connaissais aussi l’histoire (qu’un énarque de mes proches a salué d’un haussement d’épaules), elle m’est venue à l’esprit dès la lecture de l’article, merci de l’avoir insérée, cela m’évitait d’avoir à la rechercher.


            • sleeping-zombie 6 février 2013 14:14

              ...bien sûr, mais mon pauvre ami, si tu ne fais bosser que les gens qui produisent, c’est pas 5 millions de chomeurs que tu auras, mais 15 voire 20 millions.

              Le phénomène que tu décris, c’est une conséquence bébête d’avoir une mentalité sociale moyen-ageuse (pour pouvoir vivre, il faut produire) coexistante avec une technologie du 21eme siècle (un seul travailleur produit assez pour 10 personnes).


              • ecolittoral ecolittoral 6 février 2013 14:16

                Il y a deux éléments qui manquent dans cet article. Ce sont les intermédiaires et la distance producteur/consommateur.


                Les intermédiaires, improductifs, sont légions.
                Le producteur, grâce à des énergies peu coûteuses se trouve à plusieurs centaines ou milliers de Kms du consommateur.

                Les intermédiaires se chargent du transport et de la distribution. C’est ce qu’on appelle l’organisation mondiale du commerce l’OMC. Personne ne parlerait de l’organisation mondiale des producteurs !!!! Une OMP.

                Dans une boîte, on utilise beaucoup d’improductifs pour regrouper les différents éléments qui
                permettront l’assemblage, par des producteurs secondaires, de plus en plus mal payer.
                Les producteurs primaires l’étant encore moins.
                Ce sont les services achats, approvisionnement, gestions des stocks, import/export etc.

                Pourquoi ? Parceque la finalité c’est la valeur fictive de l’entreprise sur les marchés et pour les banques. Pas la production de biens ou de services nécessaires au fonctionnement d’une société (pays).

                N’oublions pas ces « méga actifs » que sont les chaînes de production automatisées.
                500 actifs humains remplacés par 150. Soit l’équivalent de 350 salaires à se partager entre inactifs/intermédiaires.

                • easy easy 6 février 2013 14:58

                  Certes mais il ne faut non plus verser dans l’accusation systématique

                  Convenons que dans chacune des structures intermédaires, il y ait trop d’improductifs

                  Mais une fois cela dit ces structures intermédiaires sont justifiées

                  La spécialisation est la règle dans tous les domaines

                  La logistique est déjà une spécialité mais elle est encore divisée en types de produits. Une plateforme logistique de pièces auto ne peut pas traiter des légumes ou des surgelés

                  C’est cela qui permet que du jour au lendemain, dans 40 000 supermarchés, surgissent soudain 80 millions de galettes des rois, que l’on paye le même prix à Paris ou à Marseille, qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il neige. 

                  Aucun producteur de quoi que ce soit ne peut fournir autant de choses à autant de monde sans se faire aider par une logistique, par des magasins spécialisés, par des transports spécialisés, par des bourses de transport, par des courtiers d’assurance...

                  Même les marchés, lorsqu’ils sont mille à pénétrer le tissu urbain profond, à atteindre le coeur de Paris, ne peuvent pas s’approvisionner directement ou alors de manière épisodique, aléatoire, un jour oui, un jour non. Ce qui est fourni de manière régulière par les marchés doit forcément venir de plateformes logistiques, de marchés de gros régionaux.

                  Faire passer un produit de la zone non urbaine au centre de la cité est déjà tout un boulot
                  et une fois cette spécialisation admise, chacun découvre que le branche transport pur est relativement insignifiante.
                  Une fois qu’on a prévu le concept de plateforme logistique, de bourse, de tranfert d’argent, de transmission des ordres à distance, on voit que transporter quelque chose sur 20 000 km n’est pas plus compliqué que sur 200 km et parfois plus simple
                  Il y a un surcoût au km mais ce n’est pas plus compliqué à gérer.
                  Alors qu’il y a deux siècles, c’était toute une épopée et mille risques à prendre pour faire parvenir à Lyon des cocons de ver à soie japonais 



                • taktak 6 février 2013 15:16

                  une large part de ce que l’on appelle secteur des services, services support etc... participe directement de la production.
                  La division est artificielle entre salariés productif et improductif

                  Les seuls réellement improductif sont ceux qui ne travaillent pas et récupère le grisby : les actionnaires.


                • louphi 6 février 2013 15:19

                  ROBERT GIL

                  « Aujourd’hui 
                  on a l’impression que le nombre de ceux qui produisent réellement les richesses a chuté, alors que les chefs, sous chefs, contremaîtres, directeurs techniques, ou de communication, directeurs transversaux ou longitudinaux a explosé. Concrètement, s’il y avait 1 personne non productive pour 10 productives, maintenant il y a 4 personnes non productives pour 10 productives. Les réunions sont de plus en plus nombreuses et débouchent de moins en moins sur du concret, si ce n’est pour définir la date de la prochaine réunion. »

                  Votre impression, sur la chute des effectifs de production dans les entreprises, est une réalité. Vous l’avez très bien décrite. On peut encore apporter des précisions supplémentaires.

                  Dans l’industrie, cette chute drastique des effectifs parmi les ouvriers de base, les agents de productions, a été rendue possible grâce surtout à la robotisation des tâches manuelles. Par exemple, sur un poste où il y avait, disons 10 personnes pour exécuter des tâches nécessaires de production, un seul robot effectuant les mêmes tâches permettait désormais de remplacer ces 10 personnes qui n’étaient donc plus nécessaires et étaient ainsi exclues de l’entreprise. Les gains de production réalisés par l’introduction des robots et l’exclusion conséquente des ouvriers de production permettaient ensuite de garder voire d’augmenter les effectifs parmi les cadres avec de meilleurs salaires. C’est une forme de corruption des cadres pour les désolidariser avec la grogne des agents de production. Ce qui n’empêchait pas toutefois les cadres d’être relativement touchés à plus ou moins brève échéance.

                  Le même phénomène a sévi et continue de sévir aussi dans la fonction publique, en général dans les administrations qu’elles soient publiques ou privées. Ici, la robotisation se décline surtout en termes de l’INFORMATISATION. La presque totalité des tâches de gestion administrative ou comptable auparavant assurées par des manoeuvres de bureau étant désormais gérées par des logiciels informatiques installés clés en main, les effectifs des personnels administratifs et gestionnaires ont rapidement fondu comme neige au soleil. En outre, la popularisation de l’outil informatique a permis de transférer de nombreuses tâches administratives et de gestion au public, de les faire exécuter gratuitement par le public.

                  En régime capitaliste, le progrès technique n’est pas synonyme de progrès social. Loin de là, il est même presque synonyme de régression sociale, d’appauvrissement de la grande masse de la population au profit d’une minorité toujours de plus en plus minoritaire, puissante et arrogante. Seule une insurrection générale populaire de type bolchevique, sous la direction d’un parti politique léniniste-staliniste, pourra arrêter cette machine infernale capitaliste et redresser la société.


                  • spartacus spartacus 6 février 2013 15:44

                    « un parti politique léniniste-staliniste, pourra arrêter cette machine infernale capitaliste et redresser la société. »


                    Quand je vous dit que vos êtes des fumeux assez dangereux !

                    Va donc vivre en Corée du Nord !

                  • aimable 6 février 2013 16:01

                    spartaccus
                    pour en parler aussi souvent de la corée du nord , je pense que vous y êtes né !!!


                  • tf1Goupie 6 février 2013 15:40

                    Il y a 20 ans le monde était simple : la musique était gravée sur des disques en plastique, le courrier était écrit sur du papier et il y a avait des secretaires qui tapaient ce courrier sur des machines à écrire.
                    A cette époque Robert Gil comprenait à peu près le monde, parce qu’il pouvait le toucher.

                    Notez qu’il y a 100 ans pratiquement tout le monde était agriculteur, c’était encore plus simple à comprendre.

                    Aujourd’hui le monde a évolué mais pas Robert Gil quand il parle de production, de richesse et d’économie. Tout ce qui n’est pas « matériel » n’existe pas pour lui et d’ailleurs il n’a toujours pas compris ce que signifie un caddie sur un site de « commerce électronique ». La matière grise est pour lui quelque chose d’inutile.

                    Mais ça n’empeche pas Robert Gil de nous expliquer la vie tous les jours ...


                    • easy easy 6 février 2013 16:11

                       «  »« La matière grise est pour lui quelque chose d’inutile »«  »

                      Il y a la matière grise mobilisée pour résoudre un problème de sècheresse, de cardan ou d’algorithme 

                      Il y a la matière grise mobilisée pour expliquer que Slipenfer a tort de dire que Polony a tort de dire que Onfray a tort de dire que Lacan a tort de dire que Freud a tort de dire que Fliess a tort de dire que Rousseau a tort de dire que Voltaire à tort de dire que Saint Augustin a tort de dire que Paul a tort de dire on ne se rappelle plus quoi


                    • TSS 6 février 2013 16:10

                      La reunionnite c’est la mort de l’entreprise !les cadres responsables passent plus de temps

                      à se la jouer importants en reunion qu’à faire reellement leur boulot.

                      c’est pareil à tous les etages ,les reunions qualité au niveau des atelier perdent leur temps à

                      en parler plutôt que de la faire. Combien d’heures sont perdues à ergoter sur le sexe des anges

                      L’informatique devait mettre fin à l’excès de paperasse ,resultat ,tout est edité mis dans des

                      classeurs aux archives 2 fois le travail .

                      D’une usine où chacun naguère ,responsable,savait ce qu’il avait à faire ! à l’heure

                      actuelle on ne sait plus, en verité, qui est responsable de quoi et c’est voulu ,chacun

                      s’evertuant à son niveau à posseder un fusible en cas de clasch pour ne pas être

                      responsable... !!


                      • urigan 6 février 2013 17:34

                        A lire votre prose, vous devez certainement avoir travaillé dans un ministère, et avoir eut des mots croisés ou un tricot dans votre tiroir du bas.
                        En plus, vous avez bonne connaissance de votre entreprise. Mais quand même, quel emploi y occupez vous ?
                        C’est trop rigolo.


                      • TSS 6 février 2013 23:11

                        A lire votre prose, vous devez certainement avoir travaillé dans un ministère, et avoir eut des mots croisés ou un tricot dans votre tiroir du bas.
                        En plus, vous avez bonne connaissance de votre entreprise. Mais quand même, quel emploi y occupez vous ?
                        C’est trop rigolo.

                        Avec votre flair vous devriez être detective ,j’ai fais toute ma carrière dans le privé !

                        une grande entreprise n’est pas très differente d’une administration et j’ai connu

                         les deux cotés ! au debut comme technicien les bras dans le cambouis et ensuite

                        comme cadre chef de service !

                        l’encadrement n’a pas besoin de mots croisés ,il passe plus de temps à comparer

                        le physique des secretaires qu’à travailler ,un bon cadre se reconnait à la valeur de ses

                        subordonnés,c’est eux qui font le travail ,on appelle cela deleguer ,en même temps

                        ils servent de fusibles.. !!


                      • mario mario 6 février 2013 16:34

                        il y a une autre raison a cela : le vote lors des élections professionnelle !

                        certaine «  » agence«  » des grands groupes ou d’entreprises de taille moyenne font un calcul suivant : éliminer ou réduire l’influence toute representation syndicale ouvriere .

                        donc elles ont le personnel cadre et etam en cdic au complet ( vote majoritaire : cfe-cgc , cfdt , aucune crainte pour les employeurs) un minimun de salarié en cdic, le reste en emplois précaires comme l’interim ou sous traitance ...elle est pas belle la vie ?

                         

                         

                         


                        • titi titi 10 février 2013 02:26

                          « le vote lors des élections professionnelle ! »

                          Euh... tout le monde se fout des élections professionnelles, sauf ceux qui en vivent.


                        • TSS 10 février 2013 10:04

                          Ceux qui en vivent ne sont pas dans les entreprises ... !!


                        • jacques lemiere 6 février 2013 17:14

                          ben la tertiarisation est une conséquence du progrès et de l’augmentation de l’augmentation de la productivité...

                          regardez le nombre d’agriculteur...
                          ou le temps de travail, la retraite..
                          ce sont des conséquences de la productivité de la mécanisation et de l’énergie pas chère...
                           C’est un peu le but et la raison du succès du progrès..on se fatigue à bosser de moins en moins..

                          Si la chaine de production est faite de robot..à part les techniciens pour les faire marcher....
                          enfin bref...

                          • tf1Goupie 6 février 2013 17:28

                            Oh là ! trop compliqué tout ça pour Robert Gil : pour lui quelqu’un qui « produit » c’est obligatoirement quelqu’un qui a les mains caleuses et qui transpire.
                            Pour lui travailleur c’est un ouvrier, y a pas d’alternative sinon son logiciel marxiste plante, écran bleu et memory overflow !


                          • bert bert 6 février 2013 22:26

                            ouaip et les robots détruisent des fôrets pour fabriquer des prospectus publicitaires.....


                          • chmoll chmoll 7 février 2013 07:53

                            c à cause que les ouvriers sont devenus électroniques ,plus connus sous robot



                            • gaijin gaijin 10 février 2013 12:07

                              un grand oui +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
                              et un petit exemple pour étayer
                              PME familiale : 4 boites qui tournaient du feu de dieu
                              minimum de cadres et administratifs, salariés payés en partie en prime de béneff = plein de pognon pour tout le monde
                              rachat par un groupe ( cause retraite du boss )
                              passage a une gestion « moderne et cohérente » :
                              direction par des gens qui ne connaissent pas le métier
                              explosion du nombre de cadres et autres
                              2ans : disparition des bénéfices
                              3ans : démotivation totale du personnel et surtout des anciens ( action délibérée )
                              5ans : trois boites sur les 4 fermées et la 4 ème a genoux ( plan sociaux etc ......)
                              ( c’est du vécu et j’ai vu le même shéma ailleurs )


                              • ecolittoral ecolittoral 11 février 2013 10:56

                                Par easy

                                Je suis d’accord avec vous. Personne, je l’espère, ne remet en cause la logistique et les services. Mon commentaire met simplement le doigt sur les distances et le nombre d’intermédiaires, ainsi que sur la production « machines ».
                                Trop d’intermédiaires ne veut pas dire, pas d’intermédiaire.
                                Trop de distance ne veut pas dire, tout devant ma porte.
                                Ou sont les improductifs ? 
                                Ce sont les excédentaires qui profitent de l’allongement de ces chaînes et se servent au passage. Ce sont aussi, ceux qui achètent et pompent les bénéfices des sociétés(productives). Ces dernières n’ont d’autre choix que de s’endetter puis de mettre la clé sous la porte.
                                N’oublions pas la multitude d’étages ET d’improductifs, que l’on trouve dans le domaine public. Que ce soit les collectivités locales, nationales, supra nationales.
                                Là aussi, il serait grand temps de faire le ménage.
                                Là aussi, trop d’intermédiaires ne veut pas dire zéro pouvoir public.

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Robert GIL

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